Nos propositions de réglementations
Plusieurs types de réglementations sont en cours de mise en place
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L'affichage environnemental pour les consommateurs
D’ici 2024-2025, les consommateurs pourront connaître les impacts environnementaux de chaque vêtement via une petite étiquette explicative.
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Un bonus-malus sur le prix des vêtements
Chaque consommateur paie aujourd’hui (souvent sans le savoir) une “éco-contribution” de quelques centimes sur chaque vêtement pour compenser une partie de ses impacts environnementaux, dans un principe de “pollueur-payeur”. Le montant et les critères de cette éco-taxe sont régulièrement rediscutées.
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Les normes de mise sur le marché des vêtements
Il existe des normes stipulant que les produits doivent passer certains seuils afin d’avoir accès au marché, par exemple dans le cadre de la réglementation européenne Ecodesign.
Nous proposons d’y intégrer 2 critères-clés :
Un critère de réparabilité
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Pour savoir si un vêtement est susceptible d’être réparé, il faut comparer son prix de vente, le coût de réparation et le seuil psychologique en dessous duquel les consommateurs ne seront pas incités à le réparer.
Quel est ce seuil psychologique ? Selon l’ADEME, si la réparation coûte plus de 33% du prix du vêtement neuf, une personne a peu de chance de faire réparer ce vêtement.
Pourquoi aborder la réparabilité sous l’angle du prix ? Parce que la plupart des vêtements sont réparables assez facilement (contrairement aux appareils électroniques par exemple) et que la France est maillée d’indépendants pratiquant la retouche-couture. Ce qui freine aujourd’hui la réparation, c’est que les prix des vêtements neufs sont devenus si dérisoires qu’il est plus intéressant économiquement de racheter que faire réparer.
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Exemple de mise en place du critère de réparabilité : comme la réparation moyenne d’un jean coûte 15€, un jean vendu moins de 45€ devrait être pénalisé car les acheteurs ne seront pas incités à le réparer et préféreront en racheter un neuf. L’application du critère de réparabilité pourrait être graduel : par exemple, un jean vendu 20€ serait encore plus pénalisé qu’un jean à 30€.
Un critère de “durabilité extrinsèque”
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Si on achète en France deux fois plus de vêtements que dans les années 80, ce n’est pas lié en premier lieu aux faiblesses intrinsèques des vêtements (parce qu’ils s’abimeraient plus vite qu’avant par exemple – au contraire, la généralisation des matières synthétiques a probablement amélioré leur résistance). Si on achète autant de vêtements, c’est d’abord parce qu’avec le modèle de la fast fashion, on a sans cesse envie de nouveautés. Autrement dit, ce n’est pas tant la durabilité intrinsèque ou physique des vêtements qui a baissé : c’est surtout leur durabilité extrinsèque, c’est à dire un ensemble de facteurs extérieurs qui modifient notre rapport au vêtement et nous poussent à consommer.
Nous proposons donc de pénaliser les pratiques commerciales propres à la fast fashion qui font diminuer la durabilité extrinsèque :
le renouvellement très rapide des collections qui crée le désir
les stratégies de promotions qui créent des sentiments d’urgence
les très grandes largeurs de gamme qui suscitent des achats d’impulsion
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Exemple de mise en place du critère de durabilité extrinsèque : Une marque qui renouvelle ses collections dix fois par an et qui possède des centaines de milliers de références dans sa gamme serait pénalisée. Au contraire; une marque qui propose deux collections printemps-été et automne-hiver avec seulement quelques centaines de références serait encouragée.
L’intégration de ces critères répond à 3 objectifs, qui, combinés, permettent de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre du textile.
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1 - Réduire le volume de vêtements neufs mis sur le marché
En pénalisant les vêtements vendus à des prix dérisoires, la mise en place d’un critère de réparabilité freinera la surconsommation de vêtements. En pénalisant les pratiques d’incitations à la consommation, la mise en place d’un critère de durabilité extrinsèque freinera les incitations à la consommation.
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2 - Relocaliser l’industrie textile
En pénalisant les vêtements vendus à des prix dérisoires fabriqués dans les pays moins disant socialement et écologiquement, la mise en place d’un critère de réparabilité permettra le re-développement de l’industrie textile française et européenne.
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3 - Encourager l’industrie de la réparation
Au lieu d’acheter neuf, nous serons collectivement encouragés à réparer plus : de nombreux emplois locaux et non délocalisables pourront être créés dans ce secteur.