Les membres du mouvement En Mode Climat reconnaissent que :

• Le réchauffement climatique est avéré, qu’il a pour origines les activités humaines et qu’il représente une menace majeure pour l’humanité.

• Le secteur textile doit faire sa part pour respecter l’accord de Paris, donc diviser par 3 les gaz à effet de serre d’ici 2050.

• Cet objectif de réduction ne pourra pas être atteint avec les seules solutions techniques ou technologiques (efficience énergétique, utilisation d’énergies renouvelables, matières dites éco-responsables, recyclage, compensation carbone, réduction des invendus…)

• Cet objectif de réduction ne pourra être atteint qu’avec une remise en cause profonde du modèle de la “fast fashion” qui favorise l'augmentation des volumes de production (incitations à la consommation, délocalisation dans des pays à bas coûts, moins d’attention à la qualité, croissance à tout prix…)

• Cet objectif de réduction ne pourra pas être atteint grâce aux changements de comportement spontanés des entreprises, parce qu’elles n’auraient pas d’intérêt économique à le faire. Il faut donc une législation contraignante qui les oblige à adopter un modèle de production plus raisonnée.

• Leurs pratiques actuelles de production et de commercialisation ne sont pas parfaites, par définition. Comme les conditions actuelles de concurrence poussent les marques à délocaliser au bout du monde ou à pousser à la consommation, il n’y a, aujourd’hui, presque pas d’avantage économique à produire de manière responsable. Ce dumping social et environnemental ne peut être diminué voire supprimé que par des voies réglementaires.

Les membres du mouvement En Mode Climat comprennent que les changements législatifs requis sont les suivants :

• Favoriser la relocalisation des industries textiles en France ou en Europe dans les pays où les énergies utilisées sont moins émettrices en gaz à effet de serre

• Taxer et/ou encadrer les importations de textile en provenance de pays dont les énergies sont plus fortement émettrices de gaz à effet de serre

• Favoriser le développement de l’industrie du réemploi et de la réparation

• Taxer et/ou encadrer les trop fortes incitations à la consommation : renouvellement effréné des collections, promotions trop fortes ou trop fréquentes, prix dérisoires...

Enfin, ils déclarent ne pas soutenir des actions visant à empêcher les objectifs du mouvement. Si leurs actions contreviennent à cette charte, ils pourront se voir exclus du mouvement.